Le Trône de Bretagne

VISITES BRETAGNE

5/29/202523 min read

Bretagne | France

Cela fait plusieurs années que je vis en Bretagne, passionné par son histoire et son identité, j’en ai écrit un guide « le Trône de Bretagne » pour vous faire découvrir un petit bout de Moyen-Âge en Bretagne dont voici le décor :

En pleine époque médiévale, deux dynasties royales sont sur le point de s’affronter pour étendre leur territoire. Aux portes du Duché de Bretagne, cette agitation menace l’indépendance de cette seigneurie qui devient stratégique à la fois pour l’Empire Plantagenêt et le Royaume de France. Au sein du Duché, complots et rivalités vont bon train pour s’emparer du Trône de Bretagne, jusqu’à la manœuvre de trop qui fera entrer la Bretagne au centre de cette lutte de géants...

Le Duché renforce ses forteresses et organise sa résistance mais comment résister face à de telles forces en présence ? Une lueur d’espoir subsiste car selon une ancienne prophétie de Merlin, seul un être exceptionnel pourra repousser l’envahisseur. Son nom ? Arthur. Comme le légendaire chevalier de la Table Ronde.

Suivez cette épopée à travers un road trip insolite, riche en patrimoine, entre mer et granit, châteaux et landes sauvages. Un voyage où la grande Histoire se mêle aux légendes bretonnes.

Ce guide se trouve ici

Pour la rédaction de ce guide unique et original, je me suis promené partout en Bretagne en quête de cette Histoire. De cette longue balade, je vous présente 10 lieux qui m’ont marqué soit par leur beauté, leur histoire ou tout simplement par leurs lumières ou leur ambiance.

Je laisse volontairement de côté les grands classiques comme St Malo, la côte de granit de rose ou le Finistère Sud (pays de Bigouden ou pointe du Raz) des hauts lieux touristiques bretons, largement fréquentés dont la réputation n’est plus à faire. Rennes et Nantes les deux capitales bretonnes sont aussi des villes attachantes où il fait bon vivre mais je préfère vous emmener dans mes coins favoris, parfois hors des sentiers battus.

Mes Incontournables
chateau de fougeres haute bretagne
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Défendre le Duché de Bretagne au château de Fougères

Voici l’autre place forte du Duché de Bretagne, le fameux château de Fougères ! Une forteresse médiévale comme on peut l’imaginer enfant avec ses tours, ses remparts et son donjon. Elle aligne un système de défense composé de trois remparts jalonnés de treize tours rien que ça ! Parfaitement conservée, elle compte parmi les plus grands et les plus beaux châteaux forts de France. L’enceinte principale est cerclée de 320 mètres de remparts, soit la plus grande enceinte d’Europe, rien que ça ! Cela vous laisse imaginer des moyens du Duché de Bretagne pour se défendre et préserver son indépendance.

Il faut dire que le château fait face à deux ennemis, le Duché de Normandie et le Comté du Maine. Deux seigneuries qui au 12ème siècle basculent dans le Royaume d’Angleterre, aux mains d’Henri II Plantagenet. L’ennemi sera redoutable avec ses mercenaires venus de toute l’Europe, Henri II s’est rendu maître d’un vaste territoire allant des Pyrénées à l’Ecosse.


Comme le seigneur de Vitré, Fougères est une seigneurie qui compte au sein de la cour du Duc de Bretagne.
D’abord construit en bois, il sera reconstruit totalement en pierre après l’attaque des anglais d’Henri II Plantagenet en 1166. La forteresse prend la forme d’un croissant pour épouser complément son éperon rocheux. D’ailleurs rien ne vous surprend ? Et oui le château est en fond de vallée, celle du Nançon, dont je vous recommande la balade pour bien mesurer cette disposition assez atypique pour une cité médiéviale, parce que oui d’habitude un château domine ses alentours immédiats ! La raison c’est l’eau, le château est bâti sur les réserves d’eau du coin et il faut imaginer qu’autour à cette époque, les remparts sont entourés de marais et des méandres du Nançon, un vrai bourbier pour une armée.

La cité de fougères présente l’avantage de proposer plusieurs point de vue pour contempler le colosse de pierre. Le plus classique est depuis le jardin public de la ville, l’occasion de passer dans l’ancien des artisans au Moyen Âge qui utilisaient la rivière. Jetez un coup d’œil aux retables en granit de l’église Saint Sulpice, typiquement breton. Celui de droite fut offert à la corporation des tanneurs, pas de doute, nous sommes bien dans le quartier des artisans.


Vous avez l’embarras du choix pour manger une bonne galette autour du château avec une vue sympa sur celui-ci. On a préféré la Broustal notamment son brunch le dimanche hors saison. Une autre crêperie dans le quartier des artisans, la Tivabro est aussi excellente et très prisée par les gens du coin.

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chateau de fougeres haute bretagne
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On part pour découvrir le visage le plus emblématique de la Région, la côte du Penthièvre. Historiquement probablement le Comté de Bretagne le plus rebelle et une variété de paysages qui en font un littoral photogénique avec ses lumières grandioses. L’image même de la Bretagne ! Ces 3 caps, Erquy, Fréhel et Fort la Latte sont mon coin préféré de Bretagne.

Faire les trois caps entièrement à pied nécessite plus de 7h de marche (sans le retour) donc j’ai découpé les randonnées en trois boucles avec des transitions en voiture.

Tout commence à Erquy, sur le GR34 pour faire le tour de ce premier cap majestueux. Des paysages de landes, de plages et bien sûr de côtes rocheuses vous attendent. Moins escarpé que Fréhel, plus vallonné, plus rond, ses courbes donnent à ce cap une ambiance et une lumière extraordinaire. Ne manquez pas les lacs bleus (au-dessus du port d’Erquy), qui sont les vestiges d’une ancienne carrière de grès rose, un endroit insolite.

La randonnée est de niveau intermédiaire avec quelques montées et descentes et des chemins parfois vertigineux. Soyez bien chaussé – comptez 2h.

Prenez ensuite votre voiture vers le Cap Fréhel en empruntant la D34, quelques kilomètres hors du temps, surtout par grand vent. Plusieurs haltes possibles :

  • La plage des sables d’or est un bel endroit où il est possible depuis la pointe du champ du port de rejoindre l’îlot Saint Michel uniquement à marée basse (bien se renseigner sur les heures de passage). Le chemin pour y accéder est caillouteux et glissant. La légende raconte que pour fuir le diable, l’archange St Michel frappa le sol du pied faisant un trou dans lequel la mer et le démon furent entraînés. Le diable disparu, les rochers devinrent rouges, on édifia une chapelle à l’endroit du trou en mémoire de cet événement. Chaque lieu dédié à St Michel se mérite et celui-ci ne fait pas exception mais que c’est beau !

  • Faîtes une halte à la pointe aux Chèvres où la vue est sublime. N’hésitez à vous arrêter le long de cette route spectaculaire.

Le cap Fréhel, dont le parking est payant en haute saison, dispose d’un phare construit en 1950. Sa lanterne se situe à 100m au-dessus du niveau de la mer (33m au-dessus du sol), elle porte à plus de 50km. Ici les falaises sont beaucoup plus hautes. Cette balade sur ce sentier très très empruntés vous offre un point de vue sur le Fort la Latte. C’est un festival de couleur à partir du printemps, en été la lande prend des couleurs violette et rose. Ce lieu est désormais très protégé après des années de piétinement qui avait presque détruit la totalité de la flore, respectez donc le balisage !

Ouvrez l’œil une espèce de pingouin niche dans les falaises.

Pas de difficulté particulière – Comptez 45min pour faire le tour du Cap Fréhel.

Vous pouvez continuer à pied vers Fort la Latte (1h de marche) ou reprendre la voiture.

Le château est privé mais il se visite d’avril à septembre (150 000 visiteurs tout de même). Sur sa pointe, face à la mer, l’ancien bastion des seigneurs de Matignon (la Maison Goyon) est l’une des images de carte postale de la Bretagne. Il faut dire que la forteresse plantée sur son rocher au milieu de la mer avec ses hauts remparts et son donjon, ça en jette ! Un emplacement stratégique majeur pour défendre le Duché de Bretagne des attaques anglaises qui auraient pu trouver avec les baies de l’Arguenon, de Lancieux et de la Fresnaye, des endroits pour accoster. Jamais Fort la Latte ne subira de défaite par la mer, uniquement par des attaques terrestres.

Le clou du spectacle est évidemment la montée au sommet du donjon. Comptez 1h de visite.

fort la latte penthievre bretagne
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cap frehel penthievre bretagne
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cap erquy penthievre bretagne
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Franchir les caps sur la magnifique côte de Penthièvre entre Erquy, Fréhel et Fort la Latte

cap frehel penthievre bretagne
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Le Trégor est surtout réputé pour sa célèbre côte de granit rose, magnifique et si photogénique avec son phare Men Ruz à Ploumanac’h. Pourtant, moi je vous emmène plus à l’Est, dans la belle Cité épiscopale de Tréguier, capitale historique du Trégor. Elle cache un exceptionnel patrimoine, à l’ombre de son imposante cathédrale, son cloître, chef d’œuvre du gothique flamboyant. La montée vers Tréguier se fait par la rue Ernest Renan, « la grande rue » avec ses façades à pans de bois encadrée par les deux tours, symbolisant la puissance de la Cité. Cette rue médiévale relie l’ancien port au centre de Tréguier. L’ascension se termine au pied de la cathédrale.

brehat tregor bretagne
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treguier tregor bretagne
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Monter jusqu'au cloître de Tréguier,

Se balader dans les plus beaux jardins du monde à Kerdalo

Et compter les îlots de l'archipel de Bréhat au sunset

jardins kerdalo bretagne
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treguier tregor bretagne
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Le culte de St Yves, l’un des fondateurs de la Bretagne, est ici très vivace, des milliers de pèlerins y viennent chaque année, notamment pour le pardon de St Yves en mai qui rassemble plus de 5000 personnes. Ce pèlerinage déjà très intense au Moyen-Âge a nécessité la construction d’une grande cathédrale dans le style de l’époque, le gothique.

Comme beaucoup d’église en Bretagne, le portail Sud est particulièrement riche de sculptures et il est souvent la porte d’entrée principale. Ici, une flèche de 60m vient chapoter cette entrée, financé par une loterie au 18e siècle d’où la présence de carreaux, de trèfles et de cœurs sur la flèche mais pas de pique, symbole du diable. Un immense vitrail de style gothique flamboyant complète cette entrée grandiose.

Elle est du plus pur style gothique (13e siècle) avec ses trois niveaux : grandes arcades brisées au rez-de-chaussée, triforium, au-dessus et grandes fenêtres au plus haut niveau pour laisser entrer la lumière grâce aux arcs boutants que l’on voit à l’extérieur. Vous verrez mieux depuis le cloitre les 3 tours de la cathédrale, construites sur les transepts et non sur la façade ouest comme sur la plupart de nos cathédrales.

Le cloître est le plus complet de ceux subsistant en Bretagne. Il date du 15e siècle avec ses 48 arcades de style gothique flamboyant. La plupart des cloitres monastiques sont réservés au religieux or celui-ci devait accueillir les nombreux pèlerins qui affluaient sur le tombeau de saint Yves, et servait aussi de marché couvert. Une merveille !

Pour manger, le marché du mercredi est immense, sinon je vais systématiquement à la crêperie des Halles où les galettes sont copieuses et l’accueil charmant.

Direction ensuite une autre merveille, cette fois-ci dans un écrin de nature, en face de la Cité de Tréguier, les jardins de Kerdalo. Ils font partie des plus jardins du monde, rien que ça ! C’est en fait une succession d’ambiances dans le petit vallon protégé du vent qui débouche sur le Jaudy. Le Prince russe Peter Wolkonsky est passionné depuis son enfance par la botanique, il achète cette ferme en ruine surplombant le Jaudy. C’est un jardin d’inspiration anglo-italienne** de 17 hectares, où vivent 5000 plantes loin des ronds ou des carrés sur un plan régit par des métrés. Le jardin est depuis 1997 et la mort du prince repris par sa fille. L’un des plus jardin que j’ai pu voir !

**Quelques éléments clés :

  • Le jardin français est symétrique, rigoureux, souvent élégant avec des éléments d’eau majestueux (fontaines ou bassins), avec quelques sculptures placées à des endroits stratégiques et une végétation taillée et structurée.

  • Le jardin anglais cherche la spontanéité, il imite la nature, avec des lacs naturels, de nombreuses pelouses, peu de sculptures, et une végétation sauvage et très diversifiée. Il utilise des éléments architecturaux en guise de décor et la promenade laisse une grande part à la surprise et à la découverte (pas d'allées rectilignes pour nous guider).

  • Le jardin italien allie symétrie et terrasses avec des cascades d’eau, des escaliers et une abondance de sculptures pour être contemplées et une végétation surtout méditerranéenne.

Pour terminer la journée, direction l’embouchure du Trieux, au Nord de Paimpol entre l’Arcouest et Loguivy pour admirer la lumière tombante sur les milliers d’îlots de l’archipel de Bréhat. Un spectacle grandiose depuis le GR34 notamment depuis la Roche aux Oiseaux. La mer est alors parsemée de rochers, de balises, de bateaux en tout genre, un lieu unique en Bretagne.

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brehat tregor bretagne
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st pol finistere bretagne
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Face à la cathédrale (à 250m), on trouve la chapelle du Kreisker où là carrément la flèche est la plus haute de Bretagne. Mais pourquoi faire plus haut que la cathédrale des évêques de Léon ?

Construite plus de 100 ans après la cathédrale, la chapelle est l’autre monument emblématique de St Pol. Outre sa vocation religieuse, le Kreisker a joué un rôle central dans la vie civique et militaire de la ville. L’église des seigneurs de Léon en quelque sorte, qui faisait face à l’église des évêques, la cathédrale.

Sa flèche, inspirait encore une fois de l’art gothique normand (cette fois-ci de l’église St Pierre à Caen, un pur style gothique flamboyant) culmine à 78 mètres, la plus haute de Bretagne. Elle était utilisée comme poste de vigie, offrant une vue imprenable sur la mer et les terres environnantes. Elle dominait aussi les flèches des évêques…

D’ailleurs, pour les plus courageux (et croyez-moi l’accès est épique !), elle est ouverte aux visites pour jouir d’un panorama exceptionnel au sommet du clocher.

Faites un stop à ‘livre in room’ une librairie de très bonne qualité avec un super salon de thé.

ile de batz finistere bretagne
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Lever les yeux vers les flèches gothiques de Saint-Pol-de-Léon

Au Moyen-Âge, sur cette avancée de terre sur la Manche va naître un Minihy, un territoire ecclésiastique autonome, sorte de sanctuaire ou de refuge, sur les communes actuelles de St Pol de Léon, Roscoff et Santec. Vous apercevrez trois flèches qui percent le ciel breton, elles racontent une histoire de pouvoir et de rivalités féodales.

Les seigneurs du Léon refusent alors toute forme d’autorité sur leur contrée lointaine or l’évêque de Saint-Pol, relève directement du Pape à Rome et du Duc de Bretagne, et non du Comte. Impensable ! Les Comtes de Léon ont bien l’intention de prendre le contrôle de l’’évêché à St Pol mais le Pape répond à l’appel au secours de l’évêque et déclare le Minihy. Il restera en vigueur pendant 500 ans ! Grâce à ce nouveau statut, les évêques de Léon deviennent indépendants et de véritables petits princes. L'évêque y exerçait à la fois le pouvoir spirituel et temporel, avec sa propre justice, son administration et… ses revenus.

Quoi de plus normal avec ces nouveaux revenus que de construire la plus belle des cathédrales non ?

La mode est à l’art français que l’on nomme art gothique aujourd’hui. Les cathédrales de Coutances et de Bayeux, des Cités avec lesquelles St Pol entretient des relations grâce à ses ports seront des exemples pour la construction. Le style gothique normand est reconnu pour l’élancement spectaculaire de ces flèches, idéal quand on veut en mettre plein la vue au voisin le Comte. Allons même plus loin en faisant venir de la pierre de Caen par bateau, un matériau plus lumineux et plus fin que le granit.

Elle donnera une atmosphère différente à la cathédrale, un prestige de plus pour se démarquer des constructions en cours des cathédrales de Quimper, de Dol ou de Tréguier.

La façade, elle, restera en granit, plus solide pour élever les flèches à plus de 50 mètres de haut.

roscoff finistere bretagne
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Un peu d’histoire, celle du Trône de Bretagne que vous retrouverez ici.

La Bretagne est entrée dans le giron de l’Empire Plantagenêt, un territoire allant de l’Ecosse aux Pyrénées tenu d’une main de fer par le Roi d’Angleterre, Henri II. Les seigneurs de Leon mènent alors la résistance et refuse qu’un étranger puisse les diriger. Le frère du Comte de Léon est alors évêque à St Pol de Léon, un moyen pour le Comte de contrôler aussi le pouvoir religieux sur ses Terres. Lors d’une bataille contre le Trégor voisin, l’évêque choisit le camp des vainqueurs, celui du Duc de Bretagne et du Roi d’Angleterre… Inconcevable pour les irréductibles léonards ! Le Comte de Leon fait assassiner son frère l’évêque sur le parvis de sa cathédrale. Un geste qui débouchera sur une nouvelle incursion anglaise dans le Léon et la saisie de l’ensemble de ses châteaux. Pour se faire pardonner aux yeux de Dieu, le Comte de Leon fait construire l’Abbaye de Daoulas, ce haut lieu culturel du Finistère se dresse encore fièrement aujourd’hui, une visite incontournable !

Ne manquez pas le seul exemple de cloître roman (12e siècle) aussi bien conservé de Bretagne. Avec ses arcades plein cintre et ses colonnettes simples et doubles, un véritable cadre enchanteur. L’Abbaye est également réputée pour ses jardins médicinaux, labellisé « jardin remarquable » en 2012. On y trouve 250 espèces représentatives des pharmacopées traditionnelles des cinq continents. Sur le premier niveau les plantes médicinales d’Europe occidentale et sur le second les espèces du monde. Depuis 2016, cinq hectares supplémentaires ont vu le jour avec une collection d'arbres et d'arbustes médicinaux.

Chaque plante a une vertu médicinale comme à l’époque des moines. Aujourd’hui, ils n’occupent plus le site, l’abbaye a été vendue au Conseil Départemental du Finistère en 1984 pour y créer un centre culturel qui y organise chaque année, des expositions sur le thème de l’ouverture au monde et aux cultures. Une merveille ! Ouverte d’avril à septembre avec une petite restauration originale sur place.

abbaye de daoulas finistere bretagne
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Se laisser bercer par la quiétude de l’Abbaye de Daoulas et ses jardins

monts d'arrée finistere bretagne
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Bienvenue dans un autre monde. Les Monts d’Arrée, épine dorsale de la Bretagne intérieure, vous entraînent au cœur d’un paysage aride, sculpté par les vents et chargé de légendes celtiques. Ici, pas de falaises maritimes ni de ports animés : juste la lande, les crêtes, la brume… et la magie à l’état pur.

Notre randonnée démarre au Mont Saint-Michel de Brasparts, point culminant du Finistère (381 m), où la petite chapelle, perchée sur son sommet, semble défier le ciel. Par temps clair, la vue sur les tourbières du Yeun Elez, surnommé « les portes de l’enfer » dans les anciens récits, est saisissante. Par temps couvert ? Ambiance mystique garantie.

En suivant les sentiers vers le Roc’h Trévezel et le Roc’h Ruz, vous traversez une Bretagne presque minérale, faite de bruyères, de schiste et de silence. Peu de balisage, pas de foule : ici, on marche dans les traces des anciens, entre légendes druidiques et énergie tellurique.

La météo change vite. Un rayon de soleil perce les nuages et c’est tout le paysage qui s’embrase, dans des tons d’or, de violet et de rouille. Un vrai tableau vivant, brut et puissant.

Gravir le paysage mystique des Monts d'Arrée

monts d'arrée finistere bretagne
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crozon cap de la chevre
crozon cap de la chevre
crozon cap de la chevre
crozon cap de la chevre

C’est l’un des bouts du monde les plus spectaculaires de Bretagne : le tour du Cap de la Chèvre, joyau brut posé au sud de la presqu’île de Crozon. Entre Beg Ar C’houbez et la pointe de Saint-Hernot, cette randonnée d’une quinzaine de kilomètres (environ 3h30 de marche) est un concentré de nature, de panoramas à couper le souffle et un festival de couleurs. Elle est aussi un contraste entre les falaises déchiquetées, grises et sauvages, balayées par les vents atlantiques et des criques d’une eau translucide, presque irréelle qui nous transporte vers d’autres latitudes côté baie de Douarnenez. Un choc visuel sublime.

Dès les premiers pas à Beg Ar C’houbez, la côte vous saisit. Le GR34 file au bord de falaises vertigineuses, sculptées par les vents et la mer. Au fond, des couleurs sublimes de mer turquoise, de criques secrètes, de pins torturés : chaque virage dévoile un décor digne d’un film d’aventure.

Les landes rases, où fleurissent ajoncs et bruyères, accentue encore les couleurs, s’ouvrent sur l’immensité de la Baie de Douarnenez. Par temps clair, on aperçoit jusqu’à la pointe du Raz. Par temps couvert, le cap devient un labyrinthe minéral, aussi mystérieux qu’hypnotique. Ouvrez l’œil : faucons, goélands argentés, parfois même des dauphins en contrebas.

Continuez jusqu’à la pointe de Saint-Hernot et son point d’orgue de cette marche, la "plage de l’île Vierge". Ancien joyau caché, aujourd’hui trop connu, rappelle que la beauté a un prix : l’accès est désormais interdit pour préserver ce site fragile. Reste la contemplation, immense.

Le retour peut s’effectuer en boucle par l’intérieur, à travers la lande et les anciens postes militaires.

Prévoyez de bonnes chaussures, coupe-vent et appareil photo indispensable. Peu d’ombre, prévoyez beaucoup d’eau.

Une marche grandiose !

Aller au bout du monde dans une merveilleuse randonnée sur le Cap de la Chèvre sur la presqu'île de Crozon

crozon cap de la chevre
crozon cap de la chevre
chateau_josselin_bretagne
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De bon matin, votre aventure commence au cœur de la Bretagne médiévale par cette imposante forteresse à l’aspect sévère ! A Josselin, le seigneur du Porhoët disposait là d’un atout considérable pour défendre son Comté. Au point qu’au 17ème siècle, le cardinal Richelieu décide de démanteler cette menace. Vous voyez donc une toute petite partie de l’enceinte aujourd’hui, il faut imaginer neuf tours avec un imposant donjon.

​La visite de cette forteresse est évidemment recommandée. Elle vous permettra de découvrir l’autre aspect, cette fois-ci plus raffiné, du château avec sa cour et sa façade du début du 16ème dans un style de transition entre le gothique et la Renaissance, absolument superbe !

​Depuis le 12ème siècle, la forteresse appartient à une famille noble d'origine bretonne : Les Rohan anciennement connu sous le nom de Porhoët, l’une des plus anciennes lignées d’Europe. Une Maison noble influente dans l'histoire de la Bretagne. La visite permet de voir les intérieurs de ce château privé, encore habité par les Rohan.

chateau_josselin_bretagne
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www.chateaudejosselin.com

La localisation du Château de Josselin au bord de l'Oust (An Oud en breton, Canal de Nantes à Brest en langage Napoléonien) n'est pas un hasard. Les cours d'eau ont souvent été des emplacements stratégiques pour la construction de châteaux médiévaux, offrant à la fois une source d'eau et une voie de transport pour les matériaux de construction. Ainsi, la rivière a joué un rôle dans le choix du site pour la construction du château, qui a ensuite influencé le développement de la ville. La seigneurie du Porhoët, dans laquelle se trouve Josselin, est un véritable nœud routier où les taxes perçues sur les activités marchandes fond de son seigneur, un homme riche. Ce dont profitera amplement Josselin.

​La Cité de Josselin est aussi très jolie, surtout à la belle saison quand elle est vivante. Ne manquez par la basilique Notre-Dame-du Roncier aux pignons alignés et rythmés, typique de la Bretagne. Pour compenser l’austérité du granit, on a coiffé les bas-côtés de sculptures. Josselin est aussi une Terre miraculeuse avec la légende de la Vierge qui revenait systématiquement se cachait dans les ronces ! Si bien qu’on érigeât ici ce lieu de culte que 10 000 pèlerins viennent chaque année (le 8 septembre) célébrer. Vous pouvez grimper au sommer du clocher gratuitement d’où la vue est sympa sur le château et les alentours.

​Le patrimoine gastronomique n’est pas en reste ! Aller Chez Simon ou à la table d’O, pour une cuisine locale, raffinée et accessible. Nous on valide les deux ! Pour ceux qui sont plutôt pique-nique, direction la deuxième étape de la journée, Malestroit.

Résister à l'envahisseur au cœur du Duché de Bretagne du haut du superbe château de Josselin

journee josselinjournee josselin
remparts guerande
remparts guerande
marais salants
marais salants
journée guerandejournée guerande

Voici un incontournable pour les amateurs d'histoire médiévale ! La cité forteresse de Guérande revêt une importance de premier plan dans le Duché de Bretagne, son dispositif défensif est un témoignage de son passé illustre. Il faut dire que la richesse que renferme Guérande était un produit de première nécessité au Moyen-âge, le sel. Si aujourd'hui, c'est une denrée assez bon marché (autour d'un euro le kilo), à l'époque des Ducs, il en est tout autrement. Le sel coûte cher, tellement cher que l'on peut s'en servir de monnaie.

​Il agit comme rehausseur de goût, de produit indispensable à l'équilibre alimentaire de l'Homme, comme aujourd'hui, mais il est surtout indispensable à la conservation de la viande et du poisson.

S'enfermer dans la ville close de Guérande

Rapidement, le petit bourg primitif qui glorifiait St Aubin, le Saint qui a sauvé ces habitants des vikings, se développe et devient riche, immensément riche au Moyen-âge ! La petite église de St Aubin ne cesse de s'agrandir, et la porte défensive vannetaise (au Nord) ouvre un chantier de 200 ans pour ceinturer la ville de murailles. Elle sera totalement terminé au 14ème siècle. Le dispositif est impressionnant avec 1434 mètres de remparts de granit (pour vous donnez un ordre d'idée, l'enceinte intérieure de Carcassonne mesure 1250m). Doté de douves en eau sur la totalité du cercle (aujourd'hui seulement la moitié), de mâchicoulis, de quatre portes protégées et de 11 tours, il fallait lever une armée digne d'un Roi pour tenter un assaut. L'arsenal pour défendre les réserves et le commerces de sel est digne des plus grands châteaux de France.

Guérande ne connu pas de seigneur à proprement parler, le Comte de Nantes a toujours placé un homme de confiance à sa tête, puis le Duc de Bretagne prendre directement le contrôle, dès le 12ème siècle. Cette place forte indispensable à la vie du Duché verra un homme de confiance du Duc exercer la justice et le pouvoir sur ce territoire.

Pour manger, nous avons aimé "burger et sarrasin" au pied de l'église. Le décor est moderne et les plats cuisinés avec des produits du coin, c'est très savoureux ! Pour le dessert ou le plaisir, la fraiseraie (le glacier de Pornic) est présente sur la place de l'église. Les amateurs de fruits de mer iront plutôt à Batz-sur-Mer ou Le Croisic. On a eu un coup de cœur la crêperie "fleur de sel" à Kervalet (Batz-sur-Mer) dans cette maison si agréable ! et comme nous sommes un bec sucré, la terrasse sous ce magnifique tilleul du "Goût'Thé" à Guérande est un lieu idéal pour une pause dans votre journée salée.

Fondé sur du granit, dominant la Sèvre Nantaise avec ses trois remparts monumentaux, le château de Clisson en impose à celui qui voudrait franchir les frontières du Duché de Bretagne. Toute sa construction est réalisée dans cette objectif, dissuader l’adversaire de tenter quelque chose. Nous sommes ici à une dizaine de kilomètres de l’Anjou et à moins de cinq kilomètres du Comté de Poitou avec son château de Tiffauges, vassal du Duché d’Aquitaine. C’est dire l’importance du château de Clisson dans la défense du Duché de Bretagne ! A l’instar de la forteresse de Fougères au Nord qui verrouille la sécurité face à la Normandie et le Maine, Clisson est le second cadenas, celui du Sud. Les dimensions des châteaux de Clisson et de Fougères vous montrent la puissance du Mur de Bretagne, les moyens étaient colossaux pour garantir l’indépendance du Duché.

Je vous conseille vivement la visite de ce château, une pièce importante de l’Histoire de Bretagne.

La visite de Clisson

Le château est incendié en 1793, lors du repli des troupes républicaines sur Nantes. En 1805, François Frédéric Lemot découvre Clisson, ville largement détruite et que ses habitants reconstruisent péniblement. Il tombe sous le charme du site dans un contexte artistique marqué par le motif de la ruine idéalisée et par un goût prononcé pour ce qui vient d’Italie. Il achète, sur la rive droite de la Sèvre, les anciennes terres de chasse des seigneurs de Clisson, qui deviendront la Garenne Lemot. Il entreprend de créer un paysage idéalisé, à l’italienne : un véritable tableau de paysage. Deux ans plus tard, il achète les ruines du château de Clisson. L’Église Notre-Dame de Clisson sera reconstruite en 1887 en respectant ce style italien en s’inspirant d’une basilique romaine. Toutes les nouvelles constructions de Clisson sont influencées par ce style, utilisation de la brique, de la tuile, de toitures à faible pente, d’arc en plein ceintre, d’oculus ou de garde-corps en claustra (tuiles creuses posées en quinconce). Elle a vrai charme italien cette ville !

Pour continuer dans l’esprit italien, je vous conseille deux adresses pour manger… italien ! Une pizza, direction Giulia, un peu en dehors de la ville, c’est comme en Italie avec la pizza à la part ou entière. Olio e Burro pour manger de bons produits italiens, une cuisine fraîche qui nous téléporte de l’autre côté des Alpes.

chateau de clisson
chateau de clisson

Prendre des airs d'Italie à Clisson, au Sud de la frontière avec la France

chateau de clisson
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