Guérande | Bretagne | France
Les paludiers, déjà à l’époque, maîtrisent un savoir-faire unique : ils travaillent en symbiose avec la nature, guidant l’eau de mer à travers un réseau de canaux jusqu’aux œillets, petites bassines où le sel cristallise sous l’action du soleil et du vent. Chaque geste est précis, chaque étape dépend du climat et du moment de la journée. Une connaissance ancestrale transmise de génération en génération, quasiment inchangée jusqu’à aujourd’hui.
Les paludiers de Guérande cultivent toujours le sel selon des méthodes traditionnelles, sans mécanisation, ni produits chimiques. Le sel est récolté à la main, à la lousse, un grand outil en bois qui glisse délicatement sur l’eau. En été, lorsque les conditions sont favorables, le ballet des paludiers reprend chaque jour au lever du soleil. Le gros sel se forme au fond de l'œillet, tandis que la précieuse fleur de sel, fine et légère, se cueille en surface. Ce savoir-faire est reconnu et protégé : le sel de Guérande bénéficie d’une IGP (Indication Géographique Protégée).
Ainsi, visiter Guérande et ses marais salants, c’est bien plus qu’une promenade : c’est une rencontre avec un patrimoine vivant. Entre ciel et mer, les paysages salins offrent un décor saisissant, changeant au fil de la lumière et des saisons. Et lorsque l’on grimpe au clocher de l’église de Batz-sur-Mer pour admirer la vue, on comprend alors l’étendue de ce territoire façonné par l’homme et la nature. Une immersion dans un monde salé, où le passé et le présent se rejoignent au goût du vent.


S'enfermer dans la ville close de Guérande
Plonger dans la couleurs des marais salants
Prendre de la hauteur à Batz sur mer
Mes Incontournables


Voici une escapade iodée et vivifiante ! Une journée sur la presqu'île de Guérande, entre Batz-sur-Mer et les Marais de Salants de Guérande, une plongée dans l’histoire d’un territoire façonné par le sel. Car ici, depuis des siècles, l’homme façonne la mer pour en extraire ce trésor cristallin : le sel de Guérande, célèbre dans le monde entier pour sa qualité et son authenticité. C’est au Moyen Âge que cette activité prend véritablement son essor.


S'enfermer dans la ville close de Guérande
Voici un incontournable pour les amateurs d'histoire médiévale ! La cité forteresse de Guérande revêt une importance de premier plan dans le Duché de Bretagne, son dispositif défensif est un témoignage de son passé illustre. Il faut dire que la richesse que renferme Guérande était un produit de première nécessité au Moyen-âge, le sel. Si aujourd'hui, c'est une denrée assez bon marché (autour d'un euro le kilo), à l'époque des Ducs, il en est tout autrement. Le sel coûte cher, tellement cher que l'on peut s'en servir de monnaie.
Il agit comme rehausseur de goût, de produit indispensable à l'équilibre alimentaire de l'Homme, comme aujourd'hui, mais il est surtout indispensable à la conservation de la viande et du poisson.
Rapidement, le petit bourg primitif qui glorifiait St Aubin, le Saint qui a sauvé ces habitants des vikings, se développe et devient riche, immensément riche au Moyen-âge ! La petite église de St Aubin ne cesse de s'agrandir, et la porte défensive vannetaise (au Nord) ouvre un chantier de 200 ans pour ceinturer la ville de murailles. Elle sera totalement terminé au 14ème siècle. Le dispositif est impressionnant avec 1434 mètres de remparts de granit (pour vous donnez un ordre d'idée, l'enceinte intérieure de Carcassonne mesure 1250m). Doté de douves en eau sur la totalité du cercle (aujourd'hui seulement la moitié), de mâchicoulis, de quatre portes protégées et de 11 tours, il fallait lever une armée digne d'un Roi pour tenter un assaut. L'arsenal pour défendre les réserves et le commerces de sel est digne des plus grands châteaux de France.
Guérande ne connu pas de seigneur à proprement parler, le Comte de Nantes a toujours placé un homme de confiance à sa tête, puis le Duc de Bretagne prendre directement le contrôle, dès le 12ème siècle. Cette place forte indispensable à la vie du Duché verra un homme de confiance du Duc exercer la justice et le pouvoir sur ce territoire.
Pour manger, nous avons aimé "burger et sarrasin" au pied de l'église. Le décor est moderne et les plats cuisinés avec des produits du coin, c'est très savoureux ! Pour le dessert ou le plaisir, la fraiseraie (le glacier de Pornic) est présente sur la place de l'église. Les amateurs de fruits de mer iront plutôt à Batz-sur-Mer ou Le Croisic. On a eu un coup de cœur la crêperie "fleur de sel" à Kervalet (Batz-sur-Mer) dans cette maison si agréable ! et comme nous sommes un bec sucré, la terrasse sous ce magnifique tilleul du "Goût'Thé" à Guérande est un lieu idéal pour une pause dans votre journée salée.










Prendre de la hauteur à Batz-sur-Mer
Pour terminer votre journée salée et peut être assister au coucher de soleil sur les marais salants, rien de mieux que de se poser un peu à Batz (peut être à la plage St Michel !). La petite cité de caractère est en fait le rassemblement de quatre villages : Kervalet, Kermoison, Roffiat et Trégaté.
Au Moyen-âge, les paludiers vivaient dans ses quatre villages au bord des marais. Aujourd'hui ces villages ont traversé le temps et notamment à Kervalet et Trégaté où vous vous sentirez à une autre époque, celle d'un moyen-âge où le sel était au centre de tout !
Vous pourrez vous balader dans le hameau de Kervalet, l'un des plus beaux villages de paludiers du coin, construit sur un rocher émergent des marais salants.
Ce village est ordonné autour de trois rues qui existaient déjà au 10ème siècle.
Des maisons tassées pour occuper au maximum le petit bout de rocher, avec des venelles étroites et peu de fenêtres pour se protéger du vent, Kervalet, évoque le monde clos des paludiers.
On trouve des maisons typiques de granit et de chaux, ornées de lucarnes aux frontons triangulaires pour les plus anciennes ou semi-circulaires pour plus récentes. Des lucarnes qui autrefois, permettaient aux paludiers de rentrer les fourrages, et de stocker les provisions de grains pour l'hiver.
Ici tout le village est tourné vers la production du sel.
La condition de paludiers n'était pas très brillante, largement soumis aux aléas climatiques, le cours du sel, le coût des travaux d'entretien, et la rémunération des nobles propriétaires.
Une vraie immersion pour conclure cette journée !
Vous pouvez maintenant grimper en haut du clocher, à 70m, d'où le panorama est magnifique sur les marais salants.
Bonne visite salée !



